Depuis septembre dernier, j'ouvre le blog à des rédacteurs/rédactrices invités. Le mois dernier, c'est Grégory, du blog Deviendra grand, qui s'était prêté au jeu avec Le perfectionnisme : 7 conseils pour vous débarrasser de ce poison. En octobre, c'est au tour d'Aurélie Ravier, rédactrice web et community manager, créatrice du blog Elle & Freelance, qui s'y colle. Je lui ai laissé carte blanche : elle a décidé de nous parler de (sa) déconnexion.
(Témoignage d'une accro d'Internet)
Savez-vous que le simple fait de laisser votre boîte mail ouverte pendant que vous travaillez vous fait perdre 10 points de QI, là où fumer un joint ne vous en fait perdre que quatre ?
Ciel, mon Q.I !
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Florence Servan Schreiber dans le best seller 3 Kifs par jour. Voyons voir, sachant que je suis du genre à twitter, follower, et liker tout en consultant mes mails et en répondant au téléphone, je dois scorer à environ -150, oups!
Je suis une Geek
C'est que je travaille sur internet, voyez-vous, je suis rédactrice freelance et community manager. Le web, c'est mon gagne-pain, ma came, mon job, ma passion. "Toujours connectée" pourrait être ma devise et "onzeoueb" mon nom d'indien. Sauf que je suis aussi une maman et une compagne. Et que tout a des limites, surtout moi. Souvent fatiguée, je suis devenue extrêmement stressée. Toujours entre deux, jamais totalement concentrée, le genre à alimenter un fil Twitter en répondant au téléphone. Tout m'excédait, surtout les enfants. Ce qui est dommage quand on en a deux à soi, qu'on aime par-dessus le marché ! Et puis j'ai compris : il était urgent de débrancher.
Internet, c'est comme la cigarette
Quand j'ai annoncé au conjoint que je débranchais téléphone, télévision et ordinateur pour le week-end, il a … ri: " tu n'y arriveras jamais". Ca a été dur, je ne le nie pas. J'ai notamment découvert que je passais mon temps à chercher mon téléphone, comme un ex-fumeur cherche son paquet de cigarettes. J'ai dû affronter la réalité en face: je suis dépendante à internet, et comme toute dépendance, il faut mettre en place un système de compensation, ce que j'ai fait. J'ai mangé des petits œufs Chocobonbon tout le weekend.
Je ne prétendrais pas que de couper ordinateur et téléphone un week-end par mois a transformé ma vie qui est devenue un grand champ de roses et de sérénité. En revanche, j'ai dressé un petit bilan, je crois, assez positif de ces petits week-ends en mode "off".
Du temps de qualité
Ce qui m'a frappée en premier lieu c'est la qualité retrouvée du temps passé. Une séance de Yoga dans le salon avec les enfants, un apéro en amoureux, une ballade seule en ville, tout prend une saveur nouvelle quand on est dans l'instant présent, sans être constamment tiraillée ou interrompue par une sonnerie ou une alerte mail.
Concentrée
Sans surprise, j'ai constaté une nette amélioration de ma concentration. J'ai donc cessé de mettre mes lunettes au frigo et de chausser les courgettes sur mon nez. Un vrai gain de temps, vous dis-je.
Efficace
Sincèrement, écrire un article comme celui-ci en ayant fermé au préalable toutes les fenêtres de mon ordinateur m'a fait gagner une vingtaine de minutes. Pourquoi? Parce que de scoop Yahoo! ("Le soutien gorge le plus cher du monde!") en MP Facebook, le temps que je reprenne le fil de mes pensées et que je rassemble toutes mes maigres facultés de concentration, il est l'heure de passer à table.
Zen
Du moment où j'ai cessé de chercher mon téléphone comme Amy Winehouse sa bouteille de Villageoise, j'ai gagné 20 points de sérénité d'un coup. La source principale de stress étant de chercher à faire plusieurs choses à la fois sans en avoir la possibilité, disons simplement que je suis la candidate idéale au burn-out.
Ceci dit, au moment où je vous parle, ma fille ainée, fraichement réveillée de la sieste, hulule depuis 10 minutes qu'elle a " froid à ses jambes", interruption dans mon travail dont elle est coutumière et qui me vaudra quelques déboires de stress et de concentration encore quelques années, je le crains. Mais que voulez vous, il est des addictions desquelles on ne souhaite pas débrancher.
Et vous, vous commencez quand ?
Aurélie Ravier